lundi 2 mars 2015

Tribulations d'un homme désabusé

Dimanche 8 Juillet 2012


                 L'année prochaine si tout se passe bien, je serai diplômé d'un DEUG de psychologie. Quelles en sont les retombées ? Eh bien, alors, je pourrais dire que je comprends les longs discours de paraphrases des livres de grands auteurs dont je suis censé tout connaître. Je pourrais affirmer qu'à travers leurs pensées, leurs écrits, je possède une opinion personnelle des choses. Mais le plus important est que, enfin, je pourrais critiquer de haut ceux qui font de la "psychologie de comptoir". Quel titre ! Quel prestige ! Il y a des milliers de façons d'aider un être humain, dont certaines sont devenues des métiers rémunérés par un employeur, voire l’État. Seulement dans des domaines où l'un est censé aider autrui on retrouve une course élitiste n'ayant comme seul but de promouvoir et de renforcer l'égo.

Nous sommes issus de la génération de consommation. Nous sommes nés et avons grandis à une époque où lorsque quelque chose est cassé, nous le changeons plutôt que d'essayer de le réparer. L'obsolescence programmée. Voilà un terme qui régit nos vies basées sur la satisfaction du bonheur immédiat. Alors que l'on s'adonne à la danse effrénée de celui qui aura le plus ou le le meilleur, nous avons laissé de côté les valeurs constructivistes que sont l'entre-aide, la compassion, l'attention et bien d'autres, au profit de valeurs plus négatives telles que la richesse matérielle, l'égoïsme, le nombrilisme, le refus, l'incompréhension. Pourquoi est-ce qu'en 2012 le bien-être d'un pays est-il jaugé selon les revenus internes et non pas sur le taux de scolarisation, sur la santé physique et morale, sur le sentiment d'implication à la vie active ?
Pourquoi est-ce qu'en 2012 nos privilèges deviendraient des acquis ?

Les avancées scientifiques nous font jouer à Dieu avec le droit de vie, de mort.
Nous en sommes à un point où dans certains états des États-Unis, un Homme ayant fait de longues études est apte à décider de la mort d'autrui jugé sur des faits; au stade où des Hommes doivent cumuler 2, voire 3 emplois pour aider leur famille à subsister; au stade où des jeunes enfants en quête d'identification personnelle se réfèrent à des fausses idoles issues d'émissions télévisées prônant le voyeurisme et la conformité. Toutes les informations sont pré-mâchées. Il ne reste plus qu'à tout avaler en masse sans réfléchir. Laissez moi donc ranger ma cuillère et prendre ma fourchette et mon couteau, j'ai faim et je suis assez grand pour choisir le repas que je veux et couper ma viande tout seul.

Bon appétit et bon courage.






Je viens de retrouver ce texte de 2012. Comme quoi à l'inverse de mon corps, mon esprit ne subit pas tant que ça les vestiges du temps. Je me retrouve bien trop souvent dans un taedium vitae et un sentiment désabusé de soumission à des pressions latentes de la vie normative et sociale.
Ce matin je me suis réveillé avec ces paroles en tête "we should start another life". Du fait, je me passe le morceau, dont est extrait ce bout de phrase, en boucle.

Je ne sais pas ce que je serais devenu sans la catharsis de la musique. Je ne sais pas ce que je deviendrais sans elle. Cet assemblage de notes, de vibrations, qui résonnent à l'intérieur de mon corps me font du bien, me parlent, m'aident, m'écoutent. Ces enchevêtrements de mélodies apaisent mon âme endolorie et meurtrie.
Je pourrais passer des journées à ne faire qu'écouter des albums ou composer des morceaux.


«ce tourbillonnement d’une âme qui ne se fixe nulle part, et cette résignation morose et douloureuse […]; tenus étroitement enfermés, les désirs, faute d’issue, s’asphyxient d’eux-mêmes; viennent alors la mélancolie, l’abattement et les innombrables flottements d’un esprit irrésolu» - Sénèque (De la tranquillité de l’âme, II, p.7-15, Paris, Rivages, 1988, p. 78-83)

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